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Comptes rendus
 

Eau : l’état d’urgence

d’Anne Le Strat,

 

Éditions du Seuil, 2023 - chronique par Ada @latourneedelivres

 

Dans ce petit livre d’une cinquantaine de pages, l'autrice nous fait part de la situation française d’une ressource nécessaire : l'eau. Et cette situation n'est pas positive. Vous le savez sûrement, 2022 a éveillé des craintes et on se doute bien qu’à l'avenir, cette année-là sera plus la règle que l'exception. La sécheresse a fait des dégâts partout, à des niveaux différents selon les lieux, certes, mais elle n’a épargné personne.

Et il existe trois types de sécheresse ! C’est important de le savoir car des décisions différentes sont prises. Et même sans parler de sécheresse, on peut dire que les bonnes résolutions sont rarement prises, parce que les personnes qui décident n'y connaissent rien, les statistiques ne sont pas forcément toutes connues…

L'E A U

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Bref, sur une ressource pareille, c'est dramatique. Histoire d’enfoncer le clou, le gouvernement, au lieu de faire son travail de préservation de l’intérêt public, fait l’inverse de ce qu’il faudrait faire pour sauvegarder notre eau correctement. Pire, ils soutiennent activement les défenseurs de l’agrobusiness avec des lois et la répression policière. Bien sûr, vous connaissez la situation qui a eu lieu à Sainte-Soline, avec la méga-bassine et tout… Mais il n’y a pas que les méga-bassines !

J’ai déjà utilisé le mot « dramatique », non ? On peut l’utiliser une nouvelle fois, je pense… Le système de gestion de l'eau est entièrement à repenser, mais ce n'est pas demain la veille. Un petit livre utile si on ne pense pas s’y connaître suffisamment sur le sujet ou si c’est encore flou dans notre tête.

L’eau et la planète, Un avenir au compte-gouttes de Daniel Zimmer

 

éditions Charles Léopold Mayer, 2024 - chronique par @latourneedelivres

 

Vu la situation, il est clair qu’on doit connaître un minimum de choses sur l’eau et ce livre va vous y aider. Bien sûr, si vous voulez vous détendre le soir après une journée de boulot, cet essai ne fera pas le job, mais il est largement compréhensible, même s’il requiert un minimum de concentration.

 

L’auteur vous explique donc le cycle de l’eau (c’est très important, ce ne sont pas nos petites croyances qui vont résoudre quoi que ce soit) et à quel point ce dernier est mis en danger. Il parle aussi des différents types d’eau (eau verte, eau bleue, eau grise, eau virtuelle) et comment les gérer, les utiliser, car elles n’ont pas les mêmes propriétés ni les mêmes usages. Une notion que vous ne connaissez pas sera abordée : l’empreinte eau. Cela permet de calculer ce qu’on a à notre disposition et comment la gérer, avec certains critères.

Le climat a aussi son importance : tout n’est pas semblable (loin de là, même) entre un pays tempéré comme la France et des pays plus chauds et secs comme ceux du Maghreb par exemple. L’auteur vous expliquera le pourquoi du comment on se retrouve avec ces différences. Pas besoin d’en rajouter avec les saisons, je pense...

 

Certaines choses plus précises seront abordées, comme la différence entre pénurie et sécheresse (si l’évocation de ces noms vous rappelle l’année 2022, je n’y suis pour rien).

 

De plus, l’auteur nous explique bien à quel point l’eau est importante : pas que pour nous hydrater, fabriquer des choses avec son aide ou remplir nos piscines (virez-les de vos jardins, elles sont un problème). Non, la faune et la flore sont largement impactées, et avec elles, l’environnement, notre habitat, les modes de vie… et pas que ceux des humains ! Les sols sont aussi importants pour la gestion de l’eau : vous le savez déjà probablement mais un sol très sec ne peut pas absorber l’eau de pluie (l’eau verte)… Ça fait de l’eau en moins, ça !

 

Et puis ne parlons pas de la qualité de l’eau, grandement impactée par la pollution, et notamment par les produits chimiques ! Cela crée des zones sans oxygène dans l’eau qui existaient déjà avant, mais qui n’étaient pas aussi nombreuses… Et d’autres choses bien flippantes, vous nous en direz des nouvelles.

Bien sûr, et vous l’avez sans doute déjà compris, on va parler du changement climatique ! Il a ses effets sur le cycle de l’eau, qui est changeant et imprévisible du coup. De plus, les évènements extrêmes sont de plus en plus nombreux et ne frappent pas que l’humanité. Et puis avec nos activités, on n’arrange pas les choses. Preuve en est avec les zones humides, dont on a grand-besoin mais qu’on a asséchées ! Et elles sont nombreuses ! Le phénomène de salinisation est aussi un problème. Vous vous imaginez que c’est forcément intentionnel ? Pas forcément… Il y a des mécanismes qui existent, qui n’ont l’air de rien, mais il faut être vigilant.

 

Je n’ai pas trop parlé de la biodiversité (les zones humides en font partie), mais elle est aussi très importante, et elle fait partie de ce que l’auteur appelle : les solutions régénératives. Il faut apprendre à gérer l’eau, à la partager, à épouser la sobriété et à ne pas se servir n’importe comment et quand bon nous semble. La planète et son cycle de l’eau ont leurs limites…

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Géopolitique de l’eau, entre conflits et coopérations de David Blanchon

 

Éditions Le Cavalier bleu poche, chronique par @jesuismyriades

 

David Blanchon, professeur de géographie à l’université de Paris Nanterre, évoque la ressource en eau, que l’on voit souvent comme le pétrole bleu, dont la pénurie conduirait à une “crise”. Sa thèse est que l’eau est un facteur aggravant, mais n’est pas encore la cause première des conflits. Selon lui, l’eau peut être un facteur de coopération pour la paix, et de création de “nouvelles cultures de l’eau”, dans le contexte du réchauffement climatique et des inégalités. La vision qu’il déploie est celle de la préservation des écosystèmes, de l’accessibilité à l’eau potable, et de la gestion écologique de l’eau en agriculture. Il discute ainsi de cycle hydrosocial, de l’épineuse question des fleuves transfrontaliers, de la sécurité hydrique en matière de politique. Il prend des exemples aux États-Unis, en Chine, au Moyen-Orient, ou en Afrique australe, reliant pouvoir, ambitions hégémoniques, outils géopolitiques et coexistence pacifique.

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